La répartition de l'or dans le monde

Cette section fait le point sur la répartition géographique de l'or dans le monde, du triple point de vue des ressources minières, autrement dit, des gisements aurifères présents sur le territoire ou dans les eaux territoriales d'un pays, de la production d'or, qui correspond aux quantités de minerai extraites par les industries pour le compte des États, enfin des réserves fédérales, constituées grâce à la thésaurisation exercée par les États sur le métal précieux et les flux d'échanges entre les états, qui achètent et vendent leur or en fonction de leur stratégie économique.

Les ressources minières

Les ressources minières sont des gisements non exploités, d'après les prospections réalisées sur les zones du globe accessibles aux appareils de sondage. Ces estimations, fondées sur les données rendues publiques, permettent de prévoir le potentiel minier d'un pays, en terme de gisements aurifères. Un classement en fonction des ressources présentes dans le sous-sol, permet d'établir des conjectures sur les volumes à extraire, et, en fonction du ratio ressources/rythme d'extractions, de prévoir la durée d'exploitation de ces mines.

L'extraction des roches contenant le minerai ainsi que leur traitement pour séparer l'or des matières et impuretés nécessitent cependant des investissements conséquents ; de fait, tous les filons ne peuvent pas être exploités industriellement, et ne le sont pas. Un seuil de rentabilité minimal doit en effet être atteint pour qu'une exploitation profite à l'économie du pays ou à l'entreprise en charge de l'extraction.

Mais certains gisements situés trop en profondeur sous le sol ou sous les mers, et qui ne peuvent pas à ce jour être atteints le seront peut-être dans un avenir proche. Les premiers projets de mines d'or sous-marines n'ont vu le jour qu'il y a peu, et leur succès, qui n'est certes pas encore assuré, pourrait complètement bouleverser la hiérarchie des puissances productrices, tout comme celle-ci l'a été ces dernières décennies avec l'émergence de nouveaux acteurs de poids dans l'extraction de l'or (la Chine par exemple).

Ce sont autant de paramètres qui permettent de penser que les cartes actuelles sont loin d'être définitives, et qu'elles vont évoluer.

La production d'or

mine d'or à ciel ouvert
La mine d'or du Super Pit, en Australie (encore en activité).

Il s'agit des quantités d'or pur réellement extraites chaque année par les groupes industriels miniers, sur toute la surface du globe. Les chiffres correspondent aux données communiquées par les sociétés minières, et ne peuvent pas inclure avec précision les exploitations illégales ou faites à l'insu des États, comme c'est le cas dans de nombreux pays d'Amérique Latine ou d'Afrique.

Un classement annuel permet d'établir le rang mondial de chaque pays producteur d'or, et de réévaluer la quantité totale d'or extrait depuis les origines de l'humanité : Classement mondial 2014

Les réserves fédérales

Tandis que d'importantes quantités d'or servent à la confection de bijoux et de produits de luxe, ou à l'électronique, une immense partie de la production mondiale est destinée à être stockée uniquement à des fins de thésaurisation. D'importants flux ont ainsi lieu entre les pays producteurs d'or et les grandes puissances qui amassent le minerai acheté à ces derniers. D'autres encore extraient de l'or, en exportent une partie qu'ils cèdent à l'industrie du luxe, et en conservent ensuite pour leur propre compte une autre partie.

D'autre part, les pays détenteurs d'importantes réserves d'or ne sont pas systématiquement les pays sur le sol desquels le métal précieux est stocké. Les États-Unis d'Amérique conservent ainsi sur leur territoire une partie des stocks possédés par des puissances étrangères auxquelles ils refusent d'accorder le rapatriement de l'or dont elles sont pourtant les détentrices.

Un étude de la constitution et de la répartition de ces réserves, du rythme de thésaurisation, des flux d'échanges, de la localisation physique des espaces de stockage, et de leur évolution au fil des années, permettrait de rendre compte et d'établir des hypothèses d'interprétation quant à la stratégie des États.

Cette section contiendra les cartes établies en fonction de ces différentes réalités : emplacement des réserves, quantités stockées par les puissances, flux d'échange.