L'or

Cette page est entièrement consacrée à l'or, dont elle tente de rendre compte de façon encyclopédique. Vous pouvez contribuer à sa rédaction en m'indiquant des références pertinentes (livresques, ou sur la toile), en corrigeant ce qui vous semble inexact ou en me suggérant des ajouts. Son contenu est donc en constante amélioration.

Qu'est-ce que l'or ?

L'or est un métal noble, ce qui signifie qu'il possède la propriété de résister à l'oxydation (peu d'agents chimiques peuvent l'attaquer) et à la corrosion (il ne rouille pas comme le fer). C'est précisément parce qu'il a ces propriétés qu'il peut rester plongé dans l'eau de mer, enseveli sous la terre ou exposé à l'air libre sans être altéré, et en conservant son apparence originelle.

Il est cependant attaqué par des agents chimiques tels que le brome, l'eau régale, le chlore, l'acide sélénique, le chlorure ferrique, les cyanures alcalins, l'acide sulfurique (quand celui-ci est mêlé à d'autres agents oxydants).

Il est également le plus malléable et le plus ductile (il a la capacité de se déformer sans casser) de tous les métaux utilisés à ce jour. Sa malléabilité lui permet notamment, quand il n'est pas allié à un autre métal, d'être étiré à l'infini, d'être facilement façonné, et d'être écrasé. C'est aussi pour cette raison qu'en bijouterie il est souvent utilisé associé à d'autres métaux, pour éviter qu'il ne se déforme.

Principales désignations

L'or est désigné de différentes façons : au nom usuel correspond ainsi un symbole chimique (Au) notamment employé dans la classification périodique des éléments de Mendeleïev.

Nom courantNom latinSymbole chimiqueNuméro atomique
Oraurum, iAu79

Étymologie

Le mot or vient du latin aurum, auri (neutre), qui désigne l'or, mais également les objets façonnés à partir de ce métal précieux, ou encore les monnaies (d'or). En français, aurum a donné les adjectifs aurifère (de l'adjectif latin aurifer, qui contient de l'or), aurifique (qui produit de l'or) et aureux (employé en chimie pour parler des sels d'or monovalent).

Les mots tels que aurore, auréole, thésauriser ou thésaurus ont également été formés à partir de ce radical, et si le lien sémantique avec le radical s'est quelque peu distendu, il est toujours présent.

Le substantif auréole (issu du latin aureolus, qui est le diminutif de aureus) est ainsi employé pour désigner le cercle lumineux peint autour de la tête des Saints dans les représentations religieuses, le plus souvent de couleur dorée, et par extension le halo lumineux autour de certains objets réfléchissant ou émettant de la lumière.

Le nom aurore (du latin aurora) est utilisé pour désigner les premières lueurs du jour, avant que le soleil ne se lève. Ces lueurs étant dorées, le lien avec l'or est explicite.

Le mot latin thesaurus (lui-même issu du grec ancien) a quant à lui donné le verbe thésauriser (épargner), ainsi que les substantifs thésaurus et trésor en français.

Les substantifs orfèvre, orfèvrerie (qui désignent celui qui forge l'or et son activité) et trésors font également partie de la même famille de mots.

Propriétés

La densité de l'or est de 19,3. On établit la densité d'un matériau par rapport à l'eau, cela signifie donc qu'il est 19,3 fois plus lourd que l'eau. (Pour calculer la densité de l'or, il suffit de calculer sa masse volumique, qui est le volume (exprimé en cm3) divisé par la masse (exprimée en grammes).

Géologie

très grosse pépite d'or trouvée en AlaskaÀ l'état natif, l'or se présente très souvent sous la forme de pépites, qui sont ces petites masses arrondies et écrasées, généralement de petite taille, et qui peuvent aller de quelques grammes (pour les plus courantes) à plusieurs dizaines de kilos (pour les plus rares). On peut aussi le trouver sous la forme de poudre, également appelées sables aurifères, ou bien sous la forme de paillettes de couleur jaune plus ou moins foncées (suivant les impuretés qu'elles contiennent). Enfin, il peut également se présenter sous forme de minerai.

Les gisements primaires

L'or est contenu dans deux principaux types de gisements : ceux que l'on appelle "filons", ou veines, qui sont des gisements primaires constitués de roches aurifères, où le minerai est particulièrement pur et peut se situer à des profondeurs diverses. Ces gisements sont situés dans des roches dures, non érodées, de multiples sortes : dans des roches magmatiques volcaniques (comme le basalte, la rhyolite, l'andésite ou la serpentinite), dans des roches sédimentaires (comme l'ardoise ou le grès), enfin dans des roches ignées grenues, (comme la diorite ou le granite).

Les gisements primaires se sont constitués à des périodes extrêmement variées : tandis que certains se sont formés il y a entre 3 et 2,5 milliards d'années, d'autres seraient apparus autour de 600 millions d'années, d'autres il y a à peine un million d'années.

Différentes roches peuvent donc accueillir de l'or, bien qu'il y ait des minéraux et des sols de prédilection. Le quartz est ainsi un minéral à l'intérieur duquel l'or peut être trouvé en plus ou moins grande concentration. Certaines mines visent uniquement l'exploitation d'un ou de plusieurs filons de quartz, et déblaient les roches qui empêchent son exploitation pour pouvoir ensuite mieux extraire le minerai, lequel sera ensuite traité pour libérer l'or qu'il contient.

Au moment de la formation de la planète Terre, l'or se situait à la limite entre le magma en fusion et la croûte terrestre, à une profondeur d'environ 30 km. Au fil du temps les mouvements géologiques ont permis à des fluides en fusion, venus des profondeurs de la terre, de remonter jusqu'à la surface, entraînant avec eux l'or, qui, lorsque ces fluides se sont refroidis et cristallisés (notamment sous la forme de quartz), est resté prisonnier de ces roches, lesquelles sont devenues ces filons que l'on exploite aujourd'hui.

On trouve de nombreux filons aurifères à proximité des volcans, car, non loin du cratère qui expulse du magma en fusion, des fluides en provenance des régions profondes de la couche terrestre peuvent également être expulsés en empruntant des fissures où ils vont former en se refroidissant des filons susceptibles de contenir de l'or.

Les gisements secondaires

Viennent ensuite les gisement secondaires, qui sont des formations alluviales, situées plus en surface. Suite à des mouvements géologiques, certains filons peuvent en effet remonter en surface et être exposés aux intempéries, lesquelles vont éroder ces filons. Les formations alluviales sont donc formées à partir de l'érosion des gisements primaires, qui libèrent des paillettes du métal précieux qui suivent les mouvements du sol ou s'éparpillent dans les cours d'eaux.

En fonction de leurs situations par rapport au gisement primaire, les gisements secondaires peuvent être qualifiés d'éluvions (s'ils restent piégés et agglomérés près du filon dont ils ont été extraits par les phénomènes d'érosion), de colluvions (s'ils sont entraînés plus en aval par la gravité, les mouvements du sol et se concentrent dans des plis du relief), ou d'alluvions s'ils sont charriés par les rivières ou les fleuves dont ils suivent le cours. Ils peuvent alors se déposer dans le lit de ces cours d'eau ou dans celui des lacs. Ces trois phases font partie d'un même processus, qui pousse le minerais vers la surface et le désagrège jusqu'à sa forme alluvionnaire.

C'est d'ailleurs dans les dépôts alluvionnaires que l'or est principalement recueilli. Ces dépôts témoignent de la présence d'une roche dure contenant un filon qui aurait été érodé.

Les gisements exploités par l'industrie minière

De nos jours, avec l'avancée de la technologie, qui permet d'améliorer l'extraction du minerai, on peut exploiter un sous-sol qui ne contient que 10 grammes d'or pur par tonne de minerai. Il se présente généralement sous la forme de petites particules, difficiles à discerner de leur environnement à l'œil nu, et mêlées à du soufre ou du fer.

Industrie

L'or est un métal qui ne se fabrique pas. Contrairement à l'acier, qui est un alliage issu de l'industrie humaine, on peut le trouver tel quel qu'à l'état naturel, d'où sa rareté et l'exploitation des mines. Mais, toujours à l'état natif, on peut aussi le trouver mêlé à d'autres métaux, comme l'argent, auquel cas il forme un alliage naturel appelé électrum.

Le plus vieil objet façonné en or

Il est extrêmement difficile d'attribuer la découverte de l'or à un peuple précis. Il n'y a en cette matière que des conjectures, et les recherches scientifiques menées jusqu'ici pour déterminer les traces les plus anciennes de l'utilisation du métal précieux ont fourni une datation et une localisation provisoires, lesquelles seront peut-être remises en question lors d'une découverte ultérieure.

À ce jour, l'or le plus ancien a été mis au jour en 1972 dans la nécropole de Varna, du nom de la ville actuellement située en Bulgarie, sur les rives de la Mer Noire (en Europe du Sud-Est). Parmi les objets issus des 300 tombes recensées dans cette nécropole, des ossements humains, des poteries, des statuettes dédiées au culte, des silex taillées et des objets fabriqués en or entre 4600 et 4200 ans avant notre ère.

Répartition mondiale

La répartition mondiale du minerai dépend de nombreux facteurs, historiques, économiques, géologiques et même géopolitiques. Ainsi, la distribution des gisements aurifères est relativement inégale entre les pays, et ce, bien que l'or soit présent sur tous les continents. Par ailleurs, les pays qui disposent des plus importantes ressources minières ne sont pas systématiquement les pays qui disposent des stocks les plus importants. D'importants mouvements ont lieu et la vente des ressources

Voici la liste des 10 principaux pays producteurs d'or, classés par ordre de production décroissant.

Rang MondialPaysVolume extrait (en tonnes)
1Chine462
2Australie272,4
3Russie266,2
4États-Unis210,8
5Pérou171
6Afrique du Sud167.9
7Canada151,3
8Mexique110,4
9Ghana104,1
10Brésil90,5

En 2014, les exploitations minières ont totalisé environ 3133,33 tonnes d'or extraites du sol. Voir le classement mondial 2014

Ces volumes de production, supérieurs à celui des années précédentes, sont la preuve qu'un développement net et continu de l'extraction globale sur le territoire de nombreuses puissances, qui se sont dotées d'une technologie de pointe, tandis qu'il est en déclin sur d'autres territoires.

Cependant, avec des ressources connues estimées à environ 55000 tonnes, ce rythme d'exploitation pourrait rapidement décroître, car s'il se maintenait sans que de nouveaux filons soient découverts, les mines pourraient se trouver épuisées d'ici une vingtaine d'années à peine.

Les ressources aurifères contenues dans le sous-sol

L'extraction de l'or est une industrie extrêmement coûteuse, qui repose sur une technologie et des équipements dont le déploiement demande du temps et de très lourds investissements. Les gisements d'or n'ont certes pas tous été découverts, et de nombreux filons, qui demeurent inexploités car les technologies sont insuffisantes ou les coûts trop élevés, le seront certainement dans quelques décennies, redessinant ainsi la carte de la répartition des ressources au fur et à mesure de l'évolution des technologies.

Les principaux alliages contenant de l'or

À l'état natif, l'or est un métal très malléable, ce qui facilite son utilisation dans l'orfèvrerie. Néanmoins, pour assurer la solidité des bijoux forgés en or, celui-ci doit être allié à d'autres métaux précieux qui vont lui conférer leur dureté et empêcher qu'il ne se déforme.

Jusqu'au 4 janvier 1994, date à partir de laquelle une loi a rendu possible en France de produire des alliages comportant seulement 58,5% d'or (or 14 carats), et 37,5% (or 9 carats), l'unique alliage autorisé par la loi était l'or 18 carats, également appelé 750 millièmes car il comporte 75% d'or et 25% d'autres métaux précieux ou semi-précieux.

Dans le cas des bijoux façonnés à partir d'un alliage de type 18 carats, contenant donc systématiquement 75% d'or (750 millièmes), diverses couleurs peuvent être obtenues :

L'appellation or fin désigne quant à elle un objet façonné avec un minimum de 995 millièmes d'or, et un maximum de 5 millièmes d'alliage. Un lingot titrant 996 millièmes est ainsi légalement considéré comme fabriqué en or fin.

Les titres légaux appliqués à l'or

Les principaux titres légaux en vigueur sont :

Il est interdit d'apposer la mention "alliage d'or" pour les objets titrant 585 ou 375 millièmes. Celle-ci n'est autorisée que pour des titres plus élevés.

Découvrir les alliages d'or

Sources

Emanuele Vinassa de Regny (Dir.), Encyclopédie des Sciences, article « Or », p. 976, Paris, Le Livre de Poche, Coll. La Pochothèque, 1998, ISBN 2-253_13020-6, (version française sous la direction de Dominique Lecourt).