Prix de l'or à la reprise

Comment le prix auquel votre or est racheté par un professionnel agréé est-il établi en France ? Au terme de quel processus un montant est-il fixé pour la reprise de votre or ? Enfin, quels sont les principaux paramètres affectant ce prix ? Les réponses à ces questions permettent une pratique commerciale transparente : et les négociants spécialisés dans les métaux précieux ont depuis très récemment l'obligation d'apporter des réponses explicites à ces questions.

Celles-ci ne concernent que la valeur du métal jaune, en dehors de toute valeur historique ou artistique de l'objet, qui répond à des critères différents et autrement plus complexes, liés au marché de l'art, à la notion de rareté et celle d'état de conservation. Ces objets-là ont leur propre cours.

En ce qui concerne l'estimation du prix de l'or métal au rachat, et compte tenu de la fiscalité française, plusieurs facteurs permettent d'expliquer un tarif d'achat net. Il faut en effet prendre en compte :

  1. Les fluctuations du cours officiel.
  2. Les taxes fiscales.
  3. Le coût de la fonte, les charges sociales et les frais de fonctionnement.
  4. Le profit du négociant.

Cette thématique vous intéresse ? Retrouvez dans notre dossier tout ce qu'il faut savoir sur la meilleure façon de faire racheter son or.

En France, le prix que vous obtenez à la revente s'obtient donc après répercutions de ces derniers éléments. Les voici expliqués.

Le cours officiel de l'or

Le paramètre le plus significatif, celui qui va définir la base du prix d'achat, c'est la cotation établie grâce au fixing de l'or à Londres. Cette cotation donne, chaque jour à deux reprises et à heures fixes, un chiffre précis : celui de la valeur de l'or. Et c'est généralement le prix de clôture qui est utilisé par les négociants en or pour régler leurs transactions.

Le fixing est obtenu au terme d'un processus complexe, qui repose en théorie sur la satisfaction des vendeurs et des acquéreurs par l'établissement d'un prix juste, mais dont l'objectivité a été maintes fois remises en cause, ce qui a même conduit à sa réforme en 2015. En dépit de nombreux rapports mettant en cause son fonctionnement, il n'a cependant jamais été solidement prouvé qu'il avait été sévèrement manipulé ou que de graves entorses s'étaient produites.

Quoi qu'il en soit, pour les petits négociants situés en bout de chaîne alimentaire, ceux qui pratiquent donc l'achat d'or, ce prix va déterminer l'offre qu'ils vont faire aux particuliers souhaitant opérer la cession de leurs bijoux. Pour le meilleur, comme pour le pire : quand le cours sera haut (comme c'était le cas en 2011), les particuliers seront grandement avantagés, et tout le système bénéficiera de cette tendance. Quand le cours sera à la baisse, ce sont tous les maillons qui pâtiront des bas prix.

Les taxes à déduire au moment du rachat

Sur le territoire français, deux taxes sont réclamées par l'État concernant toute transaction liée aux métaux précieux, dont l'or :

À toute cession d'or, d'argent ou de platine pratiquée par un vendeur (qu'il s'agisse d'un particulier ou d'un professionnel) doit être appliquée la Taxe sur les métaux précieux. Celle-ci impacte le tarif d'achat par une diminution de 10% de la somme totale. C'est au commerçant de l'appliquer pour le compte du particulier.

La CRDS doit également être appliquée sur ce type de transaction.

Le coût de la fonte et les charges

Les objets apportés par le particulier nécessitent un traitement particulier. Quand il s'agit d'un alliage, ce qui est le plus souvent le cas, l'or doit être séparé des autres métaux au terme d'un processus industriel qui a un coût. Ensuite, que l'or soit pur ou non, le métal doit être fondu et transformé en lingot. Ces deux opérations ont bien évidemment des répercutions sur le prix proposé par le commerçant.

Celui-ci doit qui plus est déduire de ce tarif proposé les frais de personnel, incluant salaires et charges sociales, ainsi que les frais de location des locaux professionnels. C'est d'ailleurs pour cette raison que les prix pratiqués par les acquisitions réalisées en ligne, ou par correspondance, peuvent être plus intéressants que ceux pratiqués dans de modestes boutiques.

Le profit de l'acheteur

Enfin, une fois payées toutes ces taxes, charges, et frais de fonctionnement, un dernier facteur doit être ajouté, qui a encore une fois une répercution sur le montant que le vendeur (la personne qui cède ses bijoux donc) percevra : il s'agit de la marge que l'acheteur (le commerçant) va appliquer à la somme afin de se rémunérer.

Cette marge est variable mais doit être raisonnable afin que les tarifs proposés soient parmi les plus attractifs du marché. L'objectif étant de réaliser de petites marges sur de nombreuses cessions, plutôt que de gros profits sur peu de ventes.

Ce n'est donc qu'après déduction que le prix d'achat de l'or net est obtenu.