L’ingéniosité transforme des rebuts en chance réelle pour des animaux privés d’appui. Au cœur de ce mouvement solidaire, une orthoprothésiste adapte des prothèses humaines pour offrir équilibre, confort et espoir. Le geste paraît simple, pourtant il exige un excellent savoir-faire. Chaque montage respecte l’animal en raison que sa morphologie et ses appuis ne se copient pas. Le but est de marcher sans douleur, tout en limitant coûts et stress.
Un besoin réel et des prothèses adaptées aux animaux
En 2018, la famille d’Anaïs sauve la mobilité de Câline, un poney atteint d’arthrose invalidante. Elle étudie l’hippologie, comprend les appuis, façonne une pièce sur mesure et obtient un résultat probant. Câline avance de nouveau, sereine. Cette réussite intime sert d’étincelle.
Orthoprothésiste à Rodez, Anaïs met sa pratique au service des cas complexes. Elle écoute les vétérinaires, échange avec les refuges et rassure les familles. Sa méthode reste pragmatique, elle ajuste le bon matériau au bon besoin. Elle s’appuie sur des essais contrôlés, des moulages précis et un suivi régulier.
Face aux demandes croissantes, elle fonde Zoo’Ortho en décembre 2024 pour cadrer l’activité et garder des tarifs accessibles. L’atelier loué implique des frais, donc l’association facture les matériaux indispensables. Elle privilégie la clarté des devis et chacun doit comprendre le coût juste. Dans ce cadre, les prothèses soutiennent une rééducation durable.
Recycler des prothèses humaines pour une seconde vie utile
Elle récupère des prothèses devenues trop petites pour des enfants, encore sûres. Elle démonte, trie et réemploie sangles, petites articulations et visserie. Ce recyclage réduit le gaspillage, allège la facture et accélère les délais. Il valorise le don, car chaque pièce retrouve une utilité dans un autre usage.
Le protocole prévoit deux à trois rendez-vous, pensés pour ménager l’animal. Le premier collecte l’historique, réalise des photos et effectue le moulage du membre. Le second permet la remise de l’équipement. Parfois, un troisième ajuste confort et stabilité. Pour les chevaux, elle se déplace pour éviter un transport pénible.
Ce suivi limite les frottements, rassure les maîtres et améliore la tolérance. Elle corrige l’axe, répartit les charges et sécurise l’appui. Les orthèses complètent l’action en guidant un membre fragilisé. L’ensemble crée une progression étape par étape.
Des histoires concrètes et un réseau qui s’élargit
Les bénéficiaires des prothèses vont du chat au cheval. Chaque gabarit impose un équilibre différent, donc elle adapte l’ancrage et la hauteur. Les propriétaires suivent les consignes pour permettre à la peau de respirer. Des séances courtes posent le rythme, puis l’animal gagne en aisance.
Saddie, une jeune malinoise recueillie par AnimÔ 31, vivait déjà amputée d’une patte arrière droite. Équipée depuis quelques semaines, elle reprend ses repères sur quatre appuis et retrouve de l’élan. Elle attend désormais une famille. Ce type d’histoire motive l’équipe et les progrès visibles encouragent l’adoption responsable.
En parallèle, Anaïs aide Précieuse, une chienne Patou des Pyrénées amputée au-dessus du coude après un cancer. Les demandes arrivent de toute la France, de Suisse et de Belgique. Environ quarante propriétaires sont en liste d’attente. Ce flux confirme l’utilité du service.
Cette dynamique solidaire mérite d’être soutenue
Chacun peut contribuer, car le réemploi limite les déchets et allège la charge des familles. Les dons de matériel, l’aide logistique et le relais d’informations font déjà beaucoup. Un simple partage, parfois, suffit à déclencher une aide concrète. Les vétérinaires, les refuges et les particuliers gagnent à coopérer. Ensemble, ils ancrent une chaîne vertueuse où des prothèses changent réellement des vies.